Grand-Orgue
Etendue : C1-F5 (54 notes)
- Bourdon 16
- Montre 8
- Bourdon 8
- Prestant 4
- Flûte 4
- Grosse fourniture II
- Nazard 2 2/3
- Doublette 2
- Tierce 1 3/5
- Plein-jeu IV
- Trompette 8
- Clairon 4
Récit expressif
Etendue : C1-F5 (54 notes)
- Flûte harmonique 8
- Gambe 8
- Voix céleste 8
- Flûte octaviante 4
- Octavin 2
- Flageolet 1
- Cornet V
- Cromorne 8
- Voix humaine 8
- Basson-hautbois 8
Pédale
Etendue : C1-F3 (30 notes)
- Soubasse 16
- Flûte 8
- Basson 16
- Trompette 8
Accouplement Réc./G.O., Anches G.O., Expression Réc. par bascule, Tirasse G.O., Tirasse Réc., Tremblant Réc.
LES ORGUES de l’église Saint Jean Baptiste de Bagnols sur Cèze.
En 1701 on fait appel à Charles Boisselin, facteur d’orgues provençal, auquel on doit notamment les orgues de St Gilles, d’Alès et de Saint-Paul-Trois-Châteaux. (Il est à noter que, en ce qui concerne les Orgues de la Cathédrale d’Alès, seul le buffet est d’origine, en effet un incendie détruisit totalement l’instrument et il fut reconstruit en 1780 par Jean François Lépine, de Pézenas, lui aussi facteur de grand talent). A partir de cette date, l’histoire de l’église devient inséparable de celle de son orgue. Celui-ci, à l’origine, est un instrument de huit pieds en montre, sans positif de dos, avec un clavier et demi, de 48 notes et un petit pédalier à la française. Installé sur une tribune en encorbellement, le buffet en noyer décoré de sculptures dorées à la feuille, avec ses tourelles surmontées de statuettes, dorées elles aussi, son esthétique était remarquable, et les vieux bagnolais s’en souviennent encore.
vers 1840, Mentasti, facteur d’orgue italien, s’établit à Bagnols et installe une pédale plus importante, dotée de 3 jeux, caractéristique de la facture italienne.
En 1877, l’orgue est rénové par Vincent Cavaillé-Coll de Nîmes, frère du facteur qui rénova à la même époque les orgues de Notre-Dame de Paris. Vincent Cavaillé-Coll modifie le plan de l’instrument et le met au goût du jour : mécanique neuve, sommier groupant les deux claviers dans une boite expressive. Il garde quelques jeux et la pédale italienne, remplaçant l’anche de 16 en fer blanc par une trompette de 8 en étain. Tout le reste est neuf. L’orgue comporte alors 15 jeux, dont 3 à la pédale, et 6 à chaque sommier.
En 1953 on entreprend des travaux de restauration de l’église. Cette rénovation est catastrophique pour l’orgue. L’ossature, de la tribune en encorbellement, qui supportait le buffet et l’organiste, était en mauvais état et il était indispensable de la restaurer. Dans ces conditions il fut décidé de reconstruire la balustrade en pierre de la tribune du XIIème et de reculer l’orgue. Les travaux de modification furent confiés à la maison Merklin de Lyon.
Tel qu’il est, alors, le buffet trop grand ne peut entrer sous la voûte. On supprime les statues ou ornements dorés couronnant les tourelles (petits anges dorés, peut-être, jouant de la trompette, caractéristiques des œuvres de Boisselin), d’autres sont sciés. Il faut également entailler les corniches des sommiers de voûte, ce qui est fait sans aucun soin. Le buffet est éventré sur les flancs, l’arrière et le plafond. L’ensemble est mal remonté. Pour trouver la place de la pédale àl’italienne elle est sciée en deux et remontée à l’envers. La montre de 8 (tuyaux en facade) est mise à la fonte et remplacée par un rideau jaune. Les tuyaux en bois sont déposés par terre derrière l’orgue. Ces mutilations créent des problèmes et la trompette de 8 ne fonctionne plus que partiellement. Sans parler de l’acoustique, l’effet visuel obtenu est plus que contestable. Il est,également, regrettable que les claires voies et les ornements enlevés aient disparu.
Enfin en 1978, sur l’initiative de M. le Curé Georges Poize, intéressé par l’orgue et amateur de musique, le facteur Gérald Guillemin, de Malaucène, intervient. Avec peu de crédits, il tente de rendre l’orgue jouable, dans de meilleures conditions, en attendant une restauration complète indispensable. Il restaure les tuyaux anciens, recompose le plein jeu dispersé, dépavillone, soude les entailles et procède à un accord général. Les boiseries sont traitées, la façade reconstituée et remise à sa place, mais la pédale italienne ne peut être remontée en raison de son état.
En 1985, Une Association de sauvegarde des orgues s’est créée, comme dans beaucoup de villes en France, elle est présidée par Michel Chanard, organiste titulaire de la paroisse. A son instigation la Municipalité lance des consultations pour la restauration, en liaison avec l’Association et sous lecontrôle de Jean-Pierre Decavele, technicien conseil pour les orgues.
En 1996, dans le cadre de la rénovation de l’orgue, pour que celui-ci soit réinstallé dans un local adapté, la tribune est nettoyée et le sol inégal reçoit une chape parfaitement dressée. En 1997 l’installation électrique, pour l’alimentation de la soufflerie, est mise en conformité avec les normes. Le buffet de l’orgue classé est restauré en 1998 par l’entreprise FERIGNAC agrée par les monuments historiques La restauration de l’orgue a été confié au facteur d’orgue Bertyl SOUTOUL de Nîmes qui dans un esprit néoclassique réutilise le matériel existant.
En 2017, profitant de la restauration de l’église Saint Jean-Baptiste, l’orgue est démonté pour être restauré et ramené à sa place d’origine par l’entreprise Lea Malvy-Nencioli . En 2021 Denis. Marconnet complète et achève la restauration.
L’avancement de l’orgue a permis de restituer les décors sommitaux, supprimés en 1953, et de rendre sa splendeur à ce beau buffet d’orgues de la première moitié du XVIIIe siècle.